Rebus chez les démons
Rankin dans le fantastique? Oui, mais avec des bulles. Il vient en effet de sortir un roman graphique publié chez DC Comics dans la collection Vertigo Crime. Il y reprend le personnage de John Constantine créé par Alan Moore en 1985 dans Swamp Thing et qui aura ensuite sa propre série, Hellblazer. Constantine est un privé un peu particulier spécialisé dans l’occulte, il affronte possédés et démons en tout genre. Un producteur de téléréalité vient le trouver pour lui parler de son dernier show: six candidats sont enfermés dans une maison, coupés du monde, filmés sous toutes les coutures. Jusque-là rien que du classique. Le but du jeu? s’amuser avec leur peur, les terrifier, et regarder comment ils s’en sortent. La maison a été conçue pour ça. Et effectivement, les participants ont l’air complètement affolé, ils voient des choses qui les épouvantent. Seul hic, les producteurs n’ont encore rien provoqué, tout cela se passe hors de leur contrôle.
L’argent est un appât intéressant surtout quand il y a des factures à payer et John Constantine accepte de s’occuper de cette affaire.
Je n’en ajouterai pas plus pour ne pas dévoiler la clé de l’histoire. Disons seulement que notre privé ne va pas se retrouver là où il le pensait et que le but ultime du jeu (car cela en est un pour les spectateurs du moins) le concerne directement. Intrigué? Vous devriez car cela mérite la lecture.
Il y a bien sûr la manière de raconter de Ian Rankin que l’on retrouve avec plaisir dans un style totalement différent. Il n’est pas facile de passer de l’écriture d’un roman à celui d’un roman graphique, c’est un autre rythme, une narration différente et il s’en tire parfaitement bien. Il mêle ses indices au récit afin de nous mener tout en douceur d’une enquête normale à une histoire complètement fantastique.
Le dessin de Werther Dell’era et le choix du noir et blanc appuient l’avancée de l’histoire et j’ai plutôt apprécié l’idée du contour noir de la page lorsque Constantine comprend où il se trouve (non, je ne vous le dirais pas, ça gâcherait le plaisir).
C’était ma première rencontre avec John Constantine, je ne peux donc pas juger du respect du personnage original qui a également été repris par Neil Gaiman par exemple. Mais le duo Rankin/Dell’era fonctionne parfaitement à mon avis.
Le coup classique de la maison hantée with a twist! Une plongée dans la noirceur pour nous rappeler si on ne le savait pas déjà que la téléréalité n’est pas bonne pour la santé.
Ian Rankin/Werther Dell’era, Dark Entries, DC/Vertigo, 2009.
Pour les amateurs du genre, une nouvelle collection à surveiller, du roman graphique, couverture rigide, en noir et blanc, entièrement dédiée au polar. Pour l’instant, deux sorties seulement, Dark Entries et Filthy Rich de Brian Azzarello et Victor Santos. La suite devrait être prometteuse.
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