Voici un texte qui traînait depuis des semaines dans mes dossiers. Il est temps de le publier pour mieux passer à la nouvelle année ! Donc, deux de mes dernières lectures 2016, une moins plaisante que l’autre, mais pourquoi ne pas en parler aussi !
Je commencerais par la moins heureuse. Comme préambule, il serait peut-être juste de spécifier que je ne suis pas une fan de sports, en particulier de foot (le soccer des Nord-Américains !). Je ne m’étais donc pas précipitée vers la nouvelle série de Philip Kerr, alors même que j’avais lu tous les Bernie Gunther.
À la sortie de La main de Dieu, je me suis dit qu’il fallait laisser la chance au coureur et qu’après tout, l’auteur étant excellent, j’allais peut-être me mettre à aimer le ballon rond. En plus, je ne suis pas complètement néophyte et je le savais bien que la main de Dieu, ça avait un lien avec Maradona! Verdict ? Pas pantoute ! Le foot ne passe pas, même en polar. J’y ai mis du cœur pourtant, je l’ai lu jusqu’au bout, mais on doit attendre la moitié du roman pour voir un mort (enfin, de l’action autre qu’un penalty !) et le tout est mêlé de récit de matchs. Promis, si je me faisais présenter encore une fois un changement de joueur, j’allais sur le terrain casser la gueule à l’arbitre !
Allez, j’exagère peut-être un peu pour le plaisir de la critique. L’enquête autour de la mort d’une vedette de l’équipe de London City, lorsqu’elle arrive, est plutôt bien menée. En outre, cela permet à Philip Kerr de parler de la crise financière grecque et des dessous corrompus du milieu footballistique. En prime, les sorties de son héros Scott Manson contre la coupe du monde sont plutôt jouissives. Tout cela n’est donc pas entièrement désagréable. N’empêche que, si vous n’aimez pas voir 22 joueurs courir après un ballon sur un terrain, je vous dirai bien de lire autre chose !
Un autre écossais, par exemple ? Parce que, Rankin ne m’a jamais déçu. J’avoue avoir une préférence pour John Rebus, son héros entêté et so Édimbourg, mais je ne déteste pas non plus Malcolm Fox, même s’il est un peu trop clean à mon goût. Mettez les deux ensemble et je prends, sans discuter. C’est le cas dans Tels des loups affamés. Siobhan Clarke se retrouve avec une grosse enquête à gérer, la mort d’un juge. Elle se demande très vite s’il s’agit d’une affaire isolée ou d’un projet plus grand. Mais qu’est-ce qui relie les différentes victimes ? Car l’une des cibles potentielles n’est autre que l’ennemi juré de Rebus, Big Ger Cafferty. Elle aura donc besoin de l’aide de son ancien mentor pour en savoir plus. Et cela fait le bonheur de Rebus, qui ne veut pas l’admettre. En même temps, la retraite ne lui convient pas particulièrement. Il a beau faire de l’humour noir, les journées sont longues à remplir quand on n’a pas de carte de bibliothèque et qu’on ne joue pas au golf. Quant à Malcom Fox, il se retrouve à enquêter sur une famille de criminels de Glasgow en voyage un peu trop souvent dans la capitale. Tout cela pourrait-il être lié ? Le monde interlope est-il en mutation complète ? Siobhan et ses collègues ne laisseront pas les règles du jeu changer et cela nous amène dans une enquête complexe et dangereuse.
Peut-être est-ce que c’est simplement parce que Rebus n’aime pas non plus le sport que je lui suis fidèle. Mais je dirai plutôt que c’est une ambiance, des dialogues pleins d’humour, des liens d’amitié qui se créent, même parfois entre ennemis. Et puis Rankin raconte bien ces hommes d’un certain âge qui ne veulent pas lâcher, pas se coucher, que ce soit Rebus ou Big Ger Cafferty. Alors j’embarque avec eux, je les suis au pub, et contrairement à Malcom Fox, moi, je prends une pinte.
Voilà, la page 2016 est tournée. Je vous souhaite une bonne année livresque et je reviens bientôt avec mes lectures 2017 !
Philip Kerr, La main de dieu, Éditions du masque, 2016 (The Hand of God, 2015) traduit de l’anglais par Johan-Frédérik Hel-Guedj.
Ian Rankin, Tels des loups affamés, Éditions du masque, 2016 (Even Dogs in the Wild, 2015) traduit de l’anglais par Freddy Michalski.