Je sais, je me suis faite un peu absente ces dernières semaines, mais je n’ai que de bonnes excuses. D’abord, on dirait que tout se ligue toujours pour se passer en mai. Si on rajoute à cela qu’il fait beau, que j’ai été prise de la folie montréalaise de l’été qui arrive et que je me suis lancée dans de grands travaux dans mon jardin, voilà mon silence expliqué. Mais je ne vous raconte pas mon bonheur à vous écrire cette chronique directement de ma nouvelle terrasse. (Bon, y’a des bibites qui piquent, mais je m’en fous, je l’ai faite, j’y suis, j’y reste !)
Et puis, j’ai quand même travaillé pour vous. Parce que, on le sait, il y a deux semaines se tenaient les Printemps meurtriers de Knowlton et je n’y ai pas chômé. Il est temps de faire un retour sur l’évènement.
C’est chose faite dans Mission encre noire hier soir. Je me suis fait plaisir puisque j’ai rapporté des entrevues avec Jussi Adler-Olsen et Franck Thilliez. Pour les écouter, c’est comme d’habitude sur le site de CHOQ.ca. Deux longues discussions avec ces deux auteurs renommés qui m’ont dit leur parcours, leurs romans et leurs projets, juste pour les auditeurs de Mission, c’est pas du travail, ça?
Mais pas de raison que mes lecteurs n’y aient pas droit aussi. Donc, compte-rendu d’une journaliste amateur qui le temps d’un week-end aime porter un badge presse.
L’impression générale ? Elle est encore meilleure que les deux années précédentes. On dirait que l’évènement a définitivement pris son envol. Les premières éditions étaient déjà très bien, mais les petits hics des débuts ne sont plus là, tout roule pour le mieux.
J’ai apprécié les innovations qui, même si elles ne sont pas parfaites, vont dans la bonne direction selon moi. Comme ce off printemps destiné aux jeunes lecteurs le samedi matin, où ils pouvaient écouter Laurent Chabin et Patrick Senécal. La météo maussade et la nouveauté n’ont pas incité les foules à se déplacer et c’est bien dommage pour eux, parce que la rencontre à laquelle j’ai participé avec Laurent Chabin était très chouette (j’avais repris mon âme d’ado pour la circonstance). C’est en tout cas un public qui mérite d’être interpellé également et j’espère que l’habitude sera adoptée pour l’an prochain. Sinon, la bande dessinée a été rapprochée du polar le temps d’une classe de maître animée par Michel Giguère. J’y ai bien sûr assisté, j’aime aussi les bulles. Le concept est peut-être à retravailler un peu, car j’ai surtout eu l’impression qu’on me donnait une liste de titres, mais c’était une première et je trouve que l’idée est très intéressante.

Le killer martini quizz sur une terrasse comble
© Guy Raymond
Sinon, les rendez-vous habituels étaient toujours prisés, comme la classe de maître de François Julien sur les scènes de crime ou les rencontres internationales avec les auteurs invités. Les tables rondes étaient animées par François Lévesque, Richard Migneault et Chrystine Brouillet, et je tiens à souligner leur excellence. Ils connaissaient leur sujet parfaitement, arrivaient à diriger les écrivains présents (même les plus indisciplinés) tout en restant dans le thème. C’est évidemment ce qu’on attend d’eux, mais ce n’est pas simple et ils y sont parvenus sans heurts.
Mais je finirai en parlant de ce qui selon moi illustre le mieux l’ambiance qui traverse tout ce week-end particulier : le killer martini quizz. Sur la terrasse du café local, une soixantaine de personnes s’entasse et, en buvant un verre, réagit avec enthousiasme aux questions concoctées par Richard Migneault (aidé cette année par Laurent Chabin et Martin Winckler). Les réponses fusent, vraies, fausses ou complètement délirantes, et tout le monde participe, même les auteurs. Les Printemps meurtriers, selon moi, c’est ça : des rencontres passionnantes et excitantes dans une ambiance chaleureuse où lecteurs et créateurs se mélangent avec plaisir.
Ça sonne trop beau pour être vrai ? Venez donc voir et vous vous rendrez compte que j’ai raison. Je ressors de là remotiver pour des mois avec l’envie d’écrire toujours plus sur ces auteurs et ces livres dont j’ai entendu parler toute la fin de semaine.
Mes coups de cœur personnels? Jussi Adler-Olsen, parce que j’aime beaucoup sa série et qu’il a fait son show avec beaucoup d’humour. Franck Thilliez aussi, que j’ai découvert avec plaisir. On le sait ici, le thriller n’est pas vraiment mon genre préféré, mais ses romans sont efficaces (j’ai vérifié mes portes un certain nombre de fois après lecture!), nous font réfléchir sur la science et la psychologie et l’homme lui-même est absolument charmant. J’ai beaucoup apprécié que ces deux auteurs, pourtant très connus, semblent être aussi enchantés que les autres d’être présents avec nous.

En entrevue avec Benoit Bouthillette
© Guy Raymond
Et puis toutes mes discussions avec les autres que je connaissais déjà, mais également avec ceux que je n’avais pas encore croisés, que je n’avais pas lu ou que même j’hésitais à lire et que j’ai découverts avec plaisir. Soyons honnêtes, cela ne me fera pas forcément adorer tous leurs bouquins, mais c’est en tout cas une fin de semaine forte en émotions et en rencontres humaines.
À l’année prochaine? Évidemment!
Alors, merci à tous les membres de l’organisation et un merci tout spécial à Guy Raymond pour les magnifiques photos prises pendant le festival, je me sens tout de suite plus professionnelle!
Et pour ceux qui parlent anglais, petit cadeau juste pour Carnets Noirs, l’entrevue que j’ai réalisé avec Jussi Adler-Olsen, en entier et sans traduction pour comprendre tout l’humour de l’auteur.