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Un duel? Hombre! Voilà qui me sied!

02/02/2010

Même si j’en parle rarement sur ce blog, je lis aussi de la bande dessinée, que ce soit franco-belge ou comic américain. Je ne me sens juste pas assez armée pour en écrire la critique. Je n’ai pas assez d’éléments de comparaison, pas de grille de lecture, donc je lis, je savoure et je me tais, du moins blogosphèrement parlant.

Mais un neuvième volume de la série De Cape et de Crocs, ça se signale. D’abord, parce que ça fait plus de deux ans qu’on avait terminé le huitième et ensuite, parce que j’aime ça et c’est tout (j’avais prévenu, je n’ai aucun outil d’argumentation pour de la BD).

De Cape et de Crocs, c’est de l’aventure, de l’amitié, de l’amour, du combat et du panache. Rien que ça! Un récit digne d’un grand roman de cape et d’épée avec des images en plus.

Don Lope de Villalobos y Sangrin, le fier hidalgo, et Armand Raynal de Maupertuis, le gascon, nous conduisent dans une chasse au trésor qui les mènera de France jusque sur la lune (oui, oui, sur la lune) en passant par les mystérieuses îles Tangerines, avec leur ami Eusèbe et leur compère le Raïs Kader. Ils forment à eux quatre une nouvelle équipe de mousquetaires, en plus hétéroclite. Ils affronteront le capitaine Mendoza et une bande de pirates aimant un peu trop le pouvoir et découvriront l’amour. C’est toute une odyssée!

Quand en plus, il s’agit d’un loup et d’un renard, sans oublier un mignon petit lapin, on en redemande.

C’est prenant, c’est drôle mais c’est aussi bourré de références, littéraires ou autres. De Jean de la lune au maître d’arme pourvu d’un long nez, on reconnaît facilement certaines figures. C’est un des aspects qui me font aimer cette série: il me faut toujours plusieurs lectures pour en saisir tout la complexité, une première rapide pour le plaisir de l’aventure, une seconde plus calme pour tout voir. J’apprécie aussi le rythme des dialogues qui jouent avec les images et la qualité des échanges. Ce n’est pas tous les jours qu’on lit une bande dessinée où les duels se font à coup d’estoc et d’alexandrins.

Mais ce qui me fait vraiment suivre De Cape et de Crocs, ce sont ses personnages, à la fois typiques du genre et complètement parodiques: le fier espagnol, le gascon poète ou encore le lapin naïf qui a plus vécu qu’on ne le croit. On s’attache à ces bêtes-là, justement pour toute leur humanité et leur sens de l’aventure.

« Je croyais que vous étiez comme messieurs de Villalobos et Maupertuis! Que comme eux, vous ne renonciez jamais. Que comme eux, vous aviez toujours un riant visage à présenter à l’adversité… un beau geste face au malheur, un bon mot face au danger… Que comme eux, vous possédiez ce je-ne-sais-quoi qui permet les plus improbables victoires, et qui, quand on perd, empêche les méchants de triompher tout à fait…

cette chose que mes amis appelaient … le panache! »

Alain Eyroles et Jean-Luc Masbou, De Cape et de Crocs, Delcourt (9 tomes à date)