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De retour des Printemps

20/05/2015

Me voici de retour des Printemps meurtriers de Knowlton. Vous savez, ce festival sur lequel j’écris chaque année depuis 4 ans ? Celui qui m’emballe et me remotive pour une année de plus, à critiquer, faire des entrevues, parler à des auteurs.

IMG_0398Je pars toujours avec une légère crainte, celle d’être déçue, parce que non, ce n’est pas possible, cela ne peut pas être aussi bien que l’an dernier, c’était tellement réjouissant. Mais heureusement, la peur se dissipe dès mon arrivée. Si, si, cela peut être bien, voire mieux chaque fois. Cette année ne fait pas exception à la règle et je me rends compte en écrivant que je reprends le même vocabulaire que dans mes trois posts des Printemps, ce qui prouve juste que je n’ai pas d’autres mots pour exprimer que c’était vraiment chouette.

Je ne vous ferai pas un long article sur le festival en lui-même ici, je me suis proposé de le faire pour la revue Alibis et je ne voudrais pas me répéter. Mais je peux quand même vous dire que, comme d’habitude, l’ambiance était fort sympathique et les rencontres absolument passionnantes, sur des sujets les plus variés. Je n’aurai jamais cru trouver aussi intéressante une table ronde sur la ponctuation, moi, l’ennemie des virgules et pourtant, j’ai pris des notes du début à la fin. La bonne entente qui se dégage des discussions entre auteurs est contagieuse et ils communiquent avec leurs lecteurs toujours avec gentillesse. J’ai l’air dithyrambique, mais ce n’est que la réalité. Et je ne suis pas la seule à le penser puisque le festival a vu une augmentation de 25 % de son achalandage par rapport à 2014 et que pas moins de 1250 amateurs de polar se sont baladés dans les rues de Knowlton.

Et puis, dans mon cas, puisque je reviens à chaque édition, il y a le plaisir de rejoindre les habitués, ceux qui vivent loin ou avec qui on échange peu pendant l’année, mais qu’on retrouve pour discuter et reprendre la conversation presque comme si on venait de l’interrompre.

Je n’ai pas fait que m’amuser, j’ai travaillé fort aussi. Bon, d’accord, quand on a la chance de pouvoir parler à des écrivains, ce n’est pas vraiment un effort, mais quand même, j’ai rempli tout un carnet de notes, j’ai posé des questions, pris des photos et la partie « travail » commence maintenant.

© Guy Raymond

© Guy Raymond

Je m’étais promis de rapporter des entrevues juste pour ce blogue et c’est chose faite. Elles sont enregistrées, il ne me reste plus qu’à les transcrire et à les présenter. J’ai choisi des auteurs que je connaissais déjà ainsi que de nouvelles rencontres. Je partagerai cela dans les semaines à venir, le temps de travailler dessus. Je laisse la surprise pour les noms. J’ai aussi interrogé pour la radio bien sûr, et je vous tiendrai au courant de la diffusion.

En attendant, je voulais tout de même annoncer les deux gagnants des prix Tenebris de cette année. Pour rappel, les finalistes du Tenebris du meilleur polar de langue française distribué au Québec étaient :

Nous étions le sel de la mer, Roxanne Bouchard (VLB)

Jack, Hervé Gagnon (Libre expression)

Repentir(s), Richard Ste-Marie (Alire)

Terminus Belz, Emmanuel Grand (Liana Levi)

Angor, Franck Thilliez (Fleuve noir)

Et le lauréat est Emmanuel Grand pour Terminus Belz.

Le deuxième lauréat de la soirée, celui du meilleur vendeur québécois, était dans la salle puisqu’il s’agissait de Martin Michaud pour Violence à l’origine. Il avait d’ailleurs remporté le prix Tenebris l’an dernier pour son roman Sous la surface. J’ai l’impression qu’on va souvent le voir sur ce podium.

La remise des prix a marqué la fin de cette édition aussi réussie que les précédentes. Johanne Seymour, la présidente, Caroline Lafrance, la directrice, et toute l’équipe de bénévoles peuvent maintenant se reposer, ils ont atteint leur objectif : nous offrir un festival jubilatoire. Je les remercie d’ailleurs de m’accueillir chaque fois, de me laisser poser mes questions aux auteurs et participer aux évènements.

On se dit à l’année prochaine ?

Mais avant ça, si vous n’avez rien de prévu demain jeudi et que vous êtes sur Montréal, je continue dans la lancée polar en recevant Hervé Gagnon et Laurent Chabin à la librairie où je travaille. Après avoir passé un week-end à les écouter, il n’a pas été trop difficile de me préparer. Toute l’info est sur le site de la Librairie Monet.

Prête ou pas, j’y vais !

12/05/2015

C’est les Printemps ! J’ai commencé à faire des listes ; je suis comme ça, moi, je fais des listes. Dans la valise : mes lunettes de soleil, parce qu’il fait toujours beau aux Printemps, mon pyjama (ça dure toute la fin de semaine), du dentifrice (oublié en 2012), ma brosse à dents (oubliée en 2013), mon portable pour écrire mes textes le soir, mon cellulaire pour pouvoir photographier et twitter/facebooker/instagramer, être connecté quoi !, des fils de branchement pour tout ça, ce serait trop bête d’avoir des batteries à plat, un carnet et un stylo pour prendre des notes au vol.

Ah, aussi, mes questions, il ne faudrait pas que je les laisse à la maison. Comme d’habitude, je me rends au festival avec l’intention d’ouvrir les oreilles et partager ce que je vais entendre. Je ne sais pas encore sous quelle forme paraîtront les entrevues, mais j’en garderais probablement quelques-unes pour Carnets Noirs.

J’ai coché les rencontres sur l’horaire et cela sera occupé ! Parce que le programme des Printemps meurtriers de Knowlton est aussi chargé cette année que les précédentes et c’est une bonne chose. Il y aura les coupables habituels : Martin Michaud, Johanne Seymour, Laurent Chabin, Chrystine Brouillet, Jean Lemieux, François Julien et j’en oublie sûrement. Et puis, nous allons découvrir les nouveaux comme Roxanne Bouchard, Ghislain Taschereau ou Jean-Jacques Pelletier. Enfin, les grands voyageurs, Ian Manook, du côté français et Jacqueline Landry, qui vit à Vancouver.

Voilà pour les invités. Ils participeront à des tables rondes sur des sujets plus que divers, ils animeront aussi des conférences, des ateliers d’écriture et bien sûr, je suis certaine qu’ils joueront tous au Killer martini quiz du samedi.

Ça vous tente ? Venez nous rejoindre, toute l’information est sur le site internet des Printemps !

Bon, j’y retourne : une robe pour la remise des prix (ben quoi ? Je suis une fille !), mes bouquins à faire autographier, une carte pour arriver là-bas samedi matin, des chaussures plates pour marcher à travers le village d’un lieu à l’autre. Et puis, un roman à lire bien sûr. Un polar ?

printemps meurtriers

Dominique Sylvain et du soleil!

31/03/2015

Il fait printanier dehors ! Comprendre en langage montréalais qu’il y a un magnifique soleil et qu’il fait un très gros 1 degré. J’ai donc ouvert les fenêtres en grand parce qu’au-dessus de 0, c’est chaud, non ? Maman ! La fille du sud est devenue québécoise !

Mais bon, cela n’a rien à voir avec le schmilblick qui nous occupe. Ce que je voulais écrire, c’est : qu’est-ce que je fais dedans par cette presque chaleur d’été ?

Archange du chaosJe travaille sur le polar, bien sûr. Je viens de terminer ma critique du dernier Dominique Sylvain, L’archange du chaos, pour la revue Alibis.

Je ne suis pas censée vous en parler, mais j’avais quand même très envie de vous dire que j’avais vraiment beaucoup aimé cette enquête d’une nouvelle équipe créée avec beaucoup de talent par cette auteure que j’apprécie toujours.

Qu’est-ce que ça raconte ? Et qu’est-ce que j’en ai pensé ? Pour le lire, il vous faudra acheter le prochain numéro d’Alibis ! Je sais, c’est racoleur, mais en même temps, vous aurez toutes les critiques de mes collègues en plus. C’est encore mieux, non ?

Polar et mots croisés

27/02/2015

Lorsque j’ai rencontré Claire au festival des Printemps meurtriers il y a quelques années, elle m’a dit qu’elle était en pleine écriture de son premier roman, un polar. Depuis, quand nous nous croisions, elle me racontait comment son projet avançait et qu’elle était partie à la recherche d’un éditeur. Elle l’a trouvé et son livre est né.

Cela s’appelle Le cruciverbiste et il est paru en janvier chez Goélette.

CruciverbisteClaire me l’a envoyé en décembre. Il y a toujours un peu d’angoisse quand on lit le roman de quelqu’un qu’on connaît. Et si on n’aimait pas ? Comment le lui dire. Je me suis déjà posé la question ici et heureusement, la réponse est la même, j’ai beaucoup apprécié ce Cruciverbiste !

On y découvre une nouvelle héroïne, Emma Clarke. Elle est lieutenante-détective à la Sûreté du Québec et elle est chargée d’une affaire, le meurtre d’un agent immobilier sur la Rive-Nord de Montréal. Lorsque les cadavres commencent à s’accumuler, Emma comprend que le coupable a des motivations très particulières.

Mais pourquoi le cruciverbiste ? Parce qu’Emma Clarke reçoit périodiquement des indices pour des mots croisés. Qui les lui envoie et pourquoi ? Voilà un autre mystère qu’Emma devra résoudre avec son équipe, pendant que le lecteur peut remplir la grille puisqu’elle est offerte à la fin du livre.

Claire Cooke a créé un personnage original. Emma Clarke n’est pas la policière québécoise typique. Elle est métissée, vient d’ailleurs et a un passé qui la hante. Elle est devenue flic par choix alors que rien ne la destinait à cette carrière et elle fait bien son boulot. Ses amours sont, eux, beaucoup plus compliqués et j’ai plutôt aimé ces passages-là aussi qui ne tombent jamais dans le midinette.

L’auteure m’a dit avoir écrit plusieurs fois son livre et je veux bien la croire, car l’intrigue est foisonnante et pourtant tout se tient parfaitement.

Si je peux commencer par les légères critiques, il y a peut-être un peu trop de personnages et quelques longueurs, mais c’est souvent le cas dans les premiers romans et ceci étant dit, ce polar est une réussite.

Le suspense embarque et on lit d’une traite ces presque cinq cents pages. Les personnages sont crédibles, complets et assez définis pour avoir des personnalités accrocheuses. Les intrigues parallèles que l’auteure installe, comme celle du passé d’Emma, ajoutent bien à l’histoire sans nous perdre, les thèmes sont complexes.

Il y a du rythme, de l’originalité, une enquêtrice qui sera particulièrement intéressante à voir évoluer. Pas mal pour une première fois ! Vous le constatez, je n’ai pas eu trop de difficulté à dire à Claire ce que je pensais de son livre.

Et comme Éric a aimé ça aussi, nous avons invité Claire à l’émission Mission encre noire. Une demi-heure en compagne de cette nouvelle auteure où elle nous raconte comment l’idée du roman est née et comment elle l’a écrit. C’est en baladodiffusion sur le site et c’était très chouette à faire puisque nous avions du public et même un photographe. Un bon moment partagé et cela se sent dans notre ton. À vos balados !

Huis clos

09/02/2015

Un projet auquel mon ami Richard de Polar, noir et blanc, et moi pensons depuis longtemps ! Venez discuter avec nous !

Huis clos s’ouvre pour tous ceux que le polar intéresse. Espace attitré, pour grand lecteur ou amateur occasionnel, auteur, éditeur ou membre des médias conventionnels et sociaux, ce groupe se veut un carrefour d’informations, un lieu d’échange où l’intégrisme littéraire n’a pas sa place. On y parle polar sous tous ses visages : romans policiers, romans noirs, thrillers et suspense, ainsi que des événements, des festivals et des lancements qui le font vivre. Dans les prochains mois, nous les animateurs de Huis clos, essaierons d’organiser des événements virtuels, des rencontres avec des auteurs ou des éditeurs, et aussi, des discussions sous forme de clavardage, à partir de livres ou de thématiques.
Intéressé ? Rejoignez-nous sur Facebook !

2015, nouvelle année, nouvelles lectures !

04/01/2015

Quelques semaines à me faire oublier et nous sommes déjà en 2015. Je m’excuse du long silence, il y a simplement des moments où l’on n’a ni le temps ni l’envie de communiquer. Et puis cela passe, on se rebranche et me revoilà.

Je vous souhaite donc une excellente année 2015, que vos lectures y soient noires et passionnantes ! Mais pour clore 2014 en douceur, je n’ai pas oublié de faire mon top 5. Voici mes coups de cœur de l’année :

Créole Belle, James Lee Burke, Rivages. Pour la Louisiane, la langue de James Lee Burke et ces deux têtes de mule que sont Robichaux et Purcell.

Bondrée, Andrée A. Michaud, Québec-Amérique. C’est à la fois noir et poétique. Une découverte et un coup de cœur immédiat. Ce polar qui n’en est pas un mérite largement tous les prix qu’il a reçus.

Police, Jo Nesbø, Gallimard. Ben quoi, on le sait que j’adore Harry Hole ! Je n’allais pas le laisser tomber.

Empty Mile, Matthew Stokoe, Gallimard. Pour la noirceur et ce paysage des États-Unis à nul autre pareil.

Crimes à la librairie, Collectif, Éditions Druide. Quelle meilleure manière de découvrir le polar québécois ?

Je n’en ai mis que 5, car c’était l’exercice choisi à la librairie, mais j’ai bien sûr dû faire un tri déchirant, comme d’habitude. Et pour ceux qui en 2015 se lanceront dans le défi de lire un roman québécois par mois, vous pouvez ajouter à vos listes de lecture sans avoir peur de vous tromper : Violence à l’origine de Martin Michaud, Repentir(s) de Richard Ste-Marie, Apportez-moi la tête de Lara Crevier de Laurent Chabin et Jack d’Hervé Gagnon.

Ça vous donne quelques idées ? Très bien, cela nous laisse du temps pour attendre les nouveautés !

Bonne année à tous !

Hors du blog

02/11/2014

Ce n’est pas parce que je suis muette ici que je n’écris pas ailleurs. Ceci explique en partie cela. Ça et le fait que c’est l’automne qui me finira peut-être : trop d’heures en libraire, trop de rhumes carabinés qui me tombent et me retombent dessus et trop d’épuisement à la fin de la semaine. Vous ne voulez pas me plaindre un peu ? Allez, juste un peu ? Non ? Ok, vous n’avez pas tort, vous avez sûrement une vie plus folle que la mienne. Pour la pitié, je vais plutôt appeler ma mère.

Mais revenons à nos moutons, donc, la critique ailleurs que sur ces pages.

Si vous souhaitez connaître mon avis sur Dark secrets de Hjorth et Rosenfeldt, Une terre si froide d’Adrian McKinty, Face à la nuit de Peter Robinson, ainsi que de nombreuses autres références de mes collègues, vous pouvez vous procurer Alibis, le numéro 52 de l’automne 2014. Vous y trouverez pleins de petits plaisirs, comme des nouvelles de Jean Charbonneau (qui a reçu la révélation de St-Pacôme en 2013), François Leblanc et Camille Bouchard, mais aussi un article sur le polar et Richard III par Norbert Spehner et une entrevue avec Maxime Houde.

Et tant que vous êtes chez votre libraire (indépendant, c’est mieux !), profitez-en pour attraper le nouveau numéro de la revue Les libraires. Vous connaissez déjà mon avis sur le tome 2 de Dark secrets, mais vous pourrez y lire tous les conseils des libraires du Québec ainsi qu’un dossier sur la musique et la littérature !

Et pour ceux qui ne seraient pas au Québec, le tout est disponible en ligne, à l’achat pour Alibis et gratuitement pour Les libraires ! Y’a pas de raison qu’on lise les journaux français et que les Français ne nous lisent pas !

Saint-Pacôme à Mission encre noire

20/10/2014

Oups, j’ai oublié de vous dire que mardi dernier c’était la carte blanche de Carnets Noirs à Mission encre noire !

J’ai retrouvé Éric avec ma musette remplie d’entrevues faites à Saint-Pacôme, histoire de raconter mon week-end comme je l’ai déjà fait ici. Donc vous pourrez m’y entendre parler de Bondrée et de Jack, mais surtout vous pourrez écouter leurs auteurs respectifs, Andrée A. Michaud et Hervé Gagnon, répondre à quelques-unes de mes questions.

J’y ai redit bien sûr tout le bien que je pensais de ces deux romans.

Éric, de son côté, a fait dans le québécois aussi, et tout cela à cause de moi puisque je lui avais refilé Wildwood de Johanne Seymour, publié chez Libre expression. L’histoire d’une jeune fille qui deviendra une jeune femme lors d’un été plein de rebondissements. On ne s’éloigne pas tant que ça de Bondrée; on est là encore à la fin des années 60 avec le passage de l’enfance à l’âge adulte le temps d’une saison. Une mort va venir troubler l’innocence des personnages et la guerre du Vietnam plane également sur les têtes. Le ton est pourtant bien différent. Johanne Seymour a décidé de changer de style avec ce roman sur une adolescente qui rêve de découvrir l’amour dans les bras d’un lifeguard. Éric a quelques réserves, j’en ai un peu moins. Pour savoir pourquoi, il vous suffit d’écouter Mission encre noire !

À vos balados !

mission encre noire mini

Des prix et des feuilles rouges d’automne

08/10/2014

Me voilà de retour d’un village du Bas-du-Fleuve qui, le temps d’une fin de semaine, a fêté le polar québécois. Et c’était, comme d’hab’, fort agréable!

Récit d’un week-end polardeux à Saint-Pacôme.

Petite nouveauté, les festivités commençaient par un conte. Mais pas pour enfants, je vous assure ! Mathieu Barrette a su nous garder en alerte, nous effrayer, mais nous émouvoir aussi, pendant une heure, d’histoire en histoire. Une belle découverte qui nous mettait dans le ton pour le reste de la journée.

Ensuite, pour ne pas perdre la coutume, la table ronde avec deux des auteurs finalistes, Andrée A. Michaud et Hervé Gagnon, Norbert Spehner, l’incontournable du genre et la libraire-blogueuse moi-même. Nous avons discuté sur le thème du style dans le polar pendant une heure et demie et le public s’est fait un plaisir de participer.

Petite avancée dans le temps et c’était le moment du gala. Je passerai sur le menu dont vous vous moquez (mais j’ai beaucoup aimé le dessert, moi!) pour aller directement au point central : la remise des prix !

JackLes deux finalistes présents sont repartis chacun récompensé. Hervé Gagnon a reçu pour son Jack le prix du Premier Polar. L’auteur n’est pas un novice en écriture, loin de là, mais c’était son premier saut vers le roman policier et c’est une réussite. Et si Jack l’Éventreur était venu jusqu’à Montréal ? Hervé Gagnon m’a embarqué sans difficulté dans son polar historique alors que j’y allais à reculons, n’étant pas une fan du genre. J’ai comme l’impression qu’on va le revoir comme finaliste un jour!

BondréeAndrée A. Michaud a remporté le prix Saint-Pacôme ainsi que le prix coup de cœur. Elle nous avait offert Bondrée, un roman à la limite des genres où une histoire policière très bien construite côtoie une écriture magnifique et travaillée. Une de mes découvertes de l’année, dont on lit des passages à haute voix pour mieux saisir la beauté des phrases. Elle est d’ailleurs également finaliste aux prix du Gouverneur Général.

Vous pouvez donc constater que je suis ravie du résultat. Il y avait par contre d’autres excellents romans dans la sélection de cette année, ne l’oublions pas. Comme quoi, la production locale ne va pas mal du tout !

Et pour embellir notre soirée, nous avons eu le privilège de pouvoir écouter la présidente d’honneur, Rita Lafontaine, dans des lectures des finalistes ainsi que d’un extrait de Michel Tremblay. La Française immigrée au Québec que je suis s’est sentie très chanceuse de voir cette grande comédienne sur une scène juste pour nous.

Et voilà, c’était déjà fini et il nous fallait revenir vers Montréal. On a profité de la route pour regarder les couleurs des arbres en se disant que c’était fou le nombre de teintes de rouge qu’il y avait dans une forêt québécoise.

Bye, Saint-Pacôme, on se revoit l’an prochain !

Pour ceux qui auraient envie d’en savoir un peu plus sur Hervé Gagnon, voici l’entrevue que j’avais réalisée lors d’un autre festival, celui des Printemps meurtriers.

Saint-Pacôme, mais avant la Suède et l’Irlande

03/10/2014

Et voilà, j’ai été attaquée par le rhume terrible qui sévit partout sur Montréal et qui refuse de me lâcher la grappe depuis presque trois semaines.

Et puis il y a eu les conférences à la librairie où je travaille. Pas d’auteurs de polar, malheureusement, mais largement de quoi occuper quelques soirées.

Mais ce week-end, c’est polar et rien d’autre puisque c’est enfin Saint-Pacôme. Je pars donc dès demain matin vers le Bas-du-Fleuve admirer les couleurs de saison (pour les Français qui ne seraient jamais venus, le Québec à l’automne est absolument magnifique !) et parler roman policier avec des auteurs et des amateurs.

Pour ceux qui seraient dans le coin, ça commence à 13 h avec une lecture par un conteur et à 14 h, place à la table ronde traditionnelle. Le sujet du jour : Le polar, une question de style ? En plus, j’ai le grand plaisir d’y participer.

Et le soir, gala et dévoilement des prix. Bien sûr, je vous raconterai en direct de là-bas !

Mais en attendant, deux idées de lecture en vitesse rapide.

détroit du loupPour faire suite à une chronique passée où j’annonçais du polar suédois des grands espaces, voici Le détroit du Loup d’Olivier Truc. J’avais assez aimé Le dernier lapon qui présentait Klemet et Nina, enquêteurs de la police des rennes. Ils sont de retour dans ce nouveau roman où l’on se rapproche de la côte, à l’extrême nord de la Laponie. Il n’y a plus l’effet de surprise du premier, découverte d’un monde différent aux règles non écrites et aux conditions difficiles, mais le plaisir demeure. Cette fois-ci, Olivier Truc nous parle de transhumance et d’industrie pétrolière. La rencontre des traditions ancestrales et de l’appât du gain ne se fait jamais facilement. C’est la présentation d’une autre facette du peuple lapon, mais toujours en nous montrant que les lois qui régissent leurs vies se transmettent de génération en génération.

Et en parallèle, on apprend à mieux connaître nos deux héros, en particulier Nina qui devra vivre avec son passé et un père qu’elle redécouvre.

Olivier Truc est non seulement un excellent conteur, mais il arrive également à nous faire réfléchir sur les enjeux là-bas. Et en plus, cela nous prépare à l’hiver qui s’en vient.

Chiens de BelfastDans un tout autre style, direction l’Irlande du Nord avec Les chiens de Belfast de Sam Millar. Karl Kane est détective privé à Belfast et cela n’a rien de glamour. Il va se retrouver entraîné dans une enquête bizarre dont la police n’a rien à faire. L’histoire est tordue à souhait, entre des mains découvertes dans un sanglier et des hommes assassinés alors qu’ils pensaient passer du bon temps en galante compagnie. Au-delà du récit, c’est le ton de Sam Millar que j’apprécie énormément : sordide et violent si nécessaire, mais en conservant toujours cette distance et l’humour noir propre aux écrivains irlandais. La vie est moche, mais ce n’est pas une raison pour ne pas garder le sourire ou du moins sa capacité à répliquer avec talent aux attaques diverses qui attendent Kane.

On finit à la fois dégoûté par le genre humain et enchanté de notre lecture. De l’irlandais, quoi !

Bon allez, direction Saint-Pacôme !

Olivier Truc, Le détroit du Loup, Métailié, 2014.

Sam Millar, Les chiens de Belfast, Seuil, 2014 (Bloodstorm, 2008) traduit de l’anglais par Patrick Raynal.